jeudi, mars 28 2024

Vous aimez les voitures qui ont du caractère et sont économiques ? La Triumph TR6 est probablement la meilleure réponse possible. Rarement une voiture n’aura été aussi marquante dans le monde des petits roadsters que la TR6. Cette dernière a été produite entre 1969 et 1976 à près de 95.000 exemplaire (94.619 pour être précis) en Angleterre mais l’essentiel de la production a été exportée aux États-Unis.

En 1968, la TR5 (une TR4 remotorisée avec un 6 cylindres en ligne) commence à accuser le poids des ans. Pourtant, le modèle n’a que quelques mois ! Mais la silhouette toute en courbes de Michelotti n’est plus dans l’air du temps. Triumph fait alors appel à la sérieuse firme allemande Karmann. De nouvelles faces avant et arrière permettront de faire naître la Triumph TR6 !

Triumph TR6

Le moteur est donc 6 cylindres en ligne de 2,5 litres délivrant de 104 à 150 cv selon ses versions : 150 avec la très britannique injection de chez Lucas, 125 pour les versions européennes à carburateurs SU et 104 pour les versions américaines « basse compression » pour cause de contraintes environnementales (déjà). Coté transmission, on retrouve une solution typiquement britannique avec une boîte à 4 rapports, plus un overdrive électrique optionnel qui allonge la transmission, se qui est hautement appréciable en vitesse de croisière.

La Triumph TR6 se voit équipée de « grandes » roues de 15 pouces, assez inhabituelles sur un roadster à l’époque et qui la différencient visuellement de la concurrence. Le freinage de la TR6 est confié à des freins à disque sur l’avant et des freins à tambour pour l’arrière. Le tableau de bord se veut sportif avec pas moins de 6 cadrans (2 gros compteurs et 4 manos) le tout sur l’incontournable planche de bord en bois. Les sièges sont épais, le levier de vitesse est court, le pédalier est décalé sur la droite, la position de conduite est ultra basse … Tout ceci confère une atmosphère agréable, avec une ambiance qui hésite entre luxe, vintage et sport.

Triumph TR6

Au volant
Le 6 en ligne s’ébroue généralement sans difficulté, il vibre, il pétouille parfois …. il a du caractère. Et surtout un son enivrant. Inutile d’aller chercher 6.000 tours ou plus comme sur une 911 : dès 3.000 tours, la musique du six cylindres devient carrément symphonique ! Accessoirement, ce moteur se révèle relativement souple. La direction n’est pas assistée mais reste assez douce, le freinage correct permet d’entrer en virage avec une bonne précision. L’embrayage risque peut-être de mettre votre mollet gauche à l’épreuve. L’ensemble paraît équilibré mais il ne faut pas s’y tromper, même si la TR6 récupère le train AR IRS de la TR4, il ne faut pas lui demander plus que de raison ! La Triumph TR6 n’est pas très rapide en ligne droite mais raffole des routes sinueuses. C’est une voiture qui procure un plaisir extraordinaire, de part son moteur et les sensations de conduite qu’elle procure, à des vitesses très raisonnables.

Triumph TR6

La TR6 aujourd’hui
Avec près de 100.000 exemplaires produits, la Triumph TR6 n’est pas une voiture rare. On en voit régulièrement lors des réunions Oldtimer et dans les petites annonces. Comme pour toutes les voitures des années 60-70, la corrosion est l’ennemi numéro 1. Avec un châssis séparé, ça simplifie la restauration, mais comme la plupart des anglaises la TR6 adore rouiller. Il faudra donc opter pour un modèle déjà restauré, à moins de vouloir vous lancer dans un chantier de gros oeuvre. Le moteur est solide, il faut juste vérifier qu’il a toute l’huile dont il a besoin. Par contre, l’injection est complexe à régler. Les carbus SU sont fiables mais ne permettent pas de donner le meilleur du moteur, mais il existe des conversions avec des carbus de marque Weber qui améliorent bien les choses.

Triumph TR6

Enfin, l’électricité est bel et bien anglaise : le multimètre sera de rigueur. La fourniture en pièces châssis ou mécaniques ne pose aucun problème.
La consommation ? Raisonnable si vous roulez sur le couple : entre 10 et 12 l/100 km. Après, comme toujours, la consommation c’est avant tout une question de pied droit !

La cote
Etonnament, la cote de la TR6 est stable depuis plusieurs années, sans doute en raison du nombre d’exemplaires présents sur le marché. Les modèles injection sont souvent les plus prisées, à tort ou à raison. La cote de la Triumph TR6 s’étire de moins de 10.000 euros pour un modèle fatigué (mais roulant) à restaurer jusqu’à 35.000 euros pour un modèle entièrement restauré. Les 20-25.000 euros de différence représentent ni plus ni moins que les sommes nécessaires à une belle restauration … à chacun de voir quel type de produit il recherche.

Triumph TR6

Notre choix
Pour une fois, nous opterons pour une voiture sans prétention, destinée à servir de « daily driver » pour les beaux jours. Ce modèle à carbus est qualifié de « good driver » par son vendeur, c’est à dire qu’elle roule bien. Vendue 9.000 euros, on lui consacrera quelques centaines d’euros pour la fiabiliser (freins, allumage, carbus et amortisseurs) et pour polisher sa peinture afin de pouvoir passer le reste de l’été cheveux vent !

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9 comments

  1. Bonjour,
    Tout d’abord, quelque précisions concernant cette auto.
    – la puissance: 150 ou 124 cv pour les injections Lucas (phase 1 ou phase 2), et 105 cv pour les carbu SU. Attention tout de même si vous souhaitez booster votre carbu avec des strombergs, en cas d’accident votre assureur se cachera derrière le motif d’un véhicule modifier, pour ne pas vous rembourser ou faire trainer… (pour cela ils sont très forts).
    -la consommation: TOTALEMENT fantaisiste que vous donner, ne pourra que décevoir un nouvelle acquéreur. Donnée construction pour un véhicule NEUF entre 12 l & 16 l. Personnellement avec ma PI je tourne a 20 l, elle est mal réglée je le sais, mais trouver moi un mécano qui sache régler correctement une injection mécanique & on en reparlera.
    – Pour le reste vous avez raison, la corrosion est a surveiller, l’électricité est très « Anglaise », la cote peut varier de 10000 a 35000 avec une moyenne autour de 22000-25000.
    – Cette auto peut être facile a vivre, comme un vrai calvaire si le précédent proprio, ou vous même êtes des rois de la bidouille.
    -Comme pour toute ancienne un peu sportive, il vous faudra un budget de 500 euros an pour l’entretien et petit divers, et plus, plus plus si gros pépin.
    Mais le plaisir de son six en ligne a injection avec cet échappement, vous fera oublier l’existence même des emmerdements. Alors que demander de plus.

  2. Bonjour au parcours du combattant !
    j’ai acheté une TR6 de 1975 qui venait des états unis et restaurée complètement du coté de biarritz…apparemment elle était belle et après avoir fait les 1000 bornes en tgv pour aller la chercher..je me suis résigné à l’acheter malgré quelques doutes sur son état général…la suite il me faudrai des pages entières pour vous l’expliquer toujours est il que j’ai ressenti un immense soulagement quand je l’ai revendue. En définitive si comme moi vous n’avez aucune connaissance mécanique, électrique, peinture..passez vite votre chemin vous y gagnerez des jours et des nuits de galère pour trouver celui qui va régulièrement vous dépanner..Quand aux sensations , sur la route à 110 vous avez l’impression de rouler à 180 dans une auto qui se balade de droite à gauche et qui se fait doubler par toutes les autos modernes…En définitive , la TR 6 à réserver exclusivement aux amateurs expérimentés en mécanique « à l’anglaise »pour des petites balades sur les routes de campagne …

  3. Cela va faire 2 ans que je roule en TR6. Il s’agit d’un modèle US de 1976 restauré depuis le châssis en 2002, la motorisation 105cv carbu donc. Effectivement les perfs sont d’un autre temps, mais quel plaisir de rouler dedans. Je m’en sers toute l’année, si possible décapoté, quelle que soit la température, du moment qu’il ne pleut pas. J’ai du faire pas loin de 10 000 km avec, sans souci particulier, quelques pièces changées, faciles à trouver sur le net, en quantités et à moindre cout. Cette auto est vraiment attachante et ne coute pas grand chose à l’usage, je dois en être à un peu moins de 1500 euros en comptant un train de pneus et une révision complète intégrant tous les fluides.
    Coté conso, effectivement, pour la version carbu 105 cv on est à peine au dessus des 10l/100, plus un litre d’huile.

  4. bonjour je vient de faire la comportions des cylindres et on trouve entre 11 et 10 kl pour une voiture avec des su 106ch comment celas est possible j’ai fait 9800klometres et je n’est remis que un demis ver d’huile merci de me tenir au courent

  5.  » La Triumph TR6 n’est pas très rapide en ligne droite « …je pense que l’essais était sur une carbu et encore sans overdrive et sans envie de dépasser les vitesses légales, ou à cause du bruit quand on ne connait pas!
    Je possède une TR6 PI avec overdrive et je ne vois pas de différences notable en terme de vitesse de pointe avec les auto de maintenant. N’oublions pas qu’elles prennent 195km/h d’origine et perso plus de 200km/h sur circuit avec juste une modif collecteur échappement. Un 0-100km en 8.1s d’origine et 7,3s avec modif….donc je crois que « rapide » voir très rapide pour l’époque s’impose, comme les austin-healey, lotus ou jaguar du reste, des mêmes années.
    N’oublions pas pour conclure que la gamme TR sont des voitures de sports de l’époque.

  6. Bonjour, j’ai une TR6 PI de 1969 je n’ai pas de problème avec l’injection, nous faisons de grande virées de 4 à 5000 km par an sur 15 jours à 3 semaines depuis une dizaine d’années. Elle est rapide consommé environ 11 l/100km, elle dispose d’un bon coffre, et devient plus important sans la roue de secours. Elle est assée confortable et la capote est facile à manoeuvrer.

    Je suis en cours de restauration d’une carbu de 1971

  7. Simple, rapide et peu chere… Je suis presque d’accord avec vous. Simple, je la trouve pleine de charme par ses petits détails.
    Rapide, je la trouve LARGEMENT suffisante pour une petit roadster agréable
    Peu cher, c’est la où je vous suis moins, à moins de 25000€, on a du mal à en trouver en bon état… et c’est quand même un sacré budget.

    Cependant, votre article est très bien fourni. Beau travail!

  8. Bonjour,
    Bel article mais qui nécessite des corrections :
    1. Les 150 cv de la phase 1 sont des chevaux SAE, tandis que les 124 cv de la phase 2 sont des chevaux DIN. Pas de comparaison possible la puissance n’étant pas mesurée de la même manière. En fait un écart moins important qu’il n’y parait.
    2. Les 104 cv de la version US sont bien des chevaux SAE
    3. L’overdrive agit sur 2,3 et 4. Sans véritable intérêt sur 2 et 3. Très pratique par contre sur la 4 : cela « allonge » bien
    4. Oups ! où avez vous vu que la TR6 avait un pont AR rigide ? Le pont est hérité de la TR4 AIRS ce qui signifie Independant Rear Suspension, autrement dit Roues Arrieres Independantes.
    Cordialement

  9. J’en ai une depuis 14 ans, injection 124 Cv plus de 50 000 km parcourus et pour ainsi dire « pas de soucis » voiture que je conseille à une condition, l’entretenir sérieusement, ça roule bien ! C’est drôle ! Et ça fait du bruit !

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