mardi, avril 16 2024

Durant les années 60, le Japon n’a pas été en reste pour créer des voitures exaltantes, même si elles furent peu importées en Europe, du fait de la distance et du contexte geo-politiqure de l’époque. Découverte de la Toyota Sports 800, un petit bijou méconnu et … rare.

La Toyota Sports 800 (ou S800) fut présentée au salon de Tokyo en 1964. Elle est à l’origine d’une lignée qui nous donnera la mythique 2000 GT et la célèbre Celica. Ses lignes reflètent l’exotisme culturel du Japon, avec un style sans la moindre influence occidental. La ligne, signée Shozo Sato, est bien équilibrée, plaisante, agressive et sportive à souhait. Le masque avant préfigure la future 2000 GT et reste étonnamment moderne. Des louvers sur les cotés du capot avant, des charnières de coffre chromées, un bouchon de réservoir externe chromés, des rétros obus et des écopes latérales renforcent l’allure sportive de la Sports 800.

Toyota Sports 800

La Sports 800 est une voiture ultra courte : 3m58 (c’est 10 cm de moins qu’une Triumph Spitfire, basketteurs s’abstenir). La carrosserie est autoportante, utilisant des éléments en aluminium pour les capots, portes, les armatures de sièges et le toit. Stricte 2 places, elle revendique un poids à vide de 580 kg (c’est 160 kg de moins qu’une Triumph Spitfire).

Toyota S800

La mécanique est, elle aussi, très éloignée des standards européens ou américains. Issu de la petite berline « Publica » sur laquelle il développait 28cv, il s’agit d’un bicylindre boxer (cylindres opposés) refroidi par air avec une cylindrée portée à 790cc, des soupapes en tête et un arbre à came latéral, deux carburateurs pour une puissance de 45 cv à 5400 t/min. Ce n’est pas énorme, mais c’est près de 80 % de mieux que sur la Publica et n’oublions pas que le 4 cylindres 1.200cc de la Coccinelle développe 34cv à la même époque !

Toyota S800

Placé relativement bas à l’avant de la voiture, le petit moteur boxer contribue à abaisser le centre de gravité de la Sports 800 et à la sportivité de l’ensemble. La transmission se fait aux roues arrières et propulse l’engin à un bon 145 chrono dans le bruit caractéristique des moteurs refroidis par air. A noter, les originaux volets d’obturation de la calandre pour permettre au moteur d’atteindre sa température plus vite les jours de grand froid !

La Toyota S800 offre un toit amovible, qui se range dans le coffre. Deux avant avant que Porsche ne lance sa carrosserie « Targa » . La planche de bord arbore un compteur gradué jusqu’à 180 km/h et un compte-tour, complétés de doubles manos température/pression d’huile et ampèremètre/jauge d’essence, soulignant encore l’aspect sportif de l’engin. Le conducteur et le passager prennent place dans de petits baquets qui ne dénoteraient pas dans une Berlinette Alpine A110 !

Toyota S800

Une jolie carrière sportive

Dès sa sortie, Toyota mettra son potentiel à contribution en compétition. Elle est moins puissante que la concurrence, mais elle tire son épingle du jeu grâce à sa légèreté et sa maniabilité. A la surprise générale, elle s’adjuge la plus grande compétition nippone de l’année 1965, le All-Japan Car Club Championship sur le circuit de Funabashi.

Aux 500 km de Suzuka 1966, grâce à une consommation ridicule, elle s’impose sans ravitailler, devant des Prince Skyline, Nissan Fairlady et autre Triumph TR4. Lors du GP du Japon 1966, trois Sports 800 ravissent les trois premières places de la classe GT-I. La Sports 800 participe à de très nombreuses des courses nationales jusqu’en 1970.

Sports 800

La Toyota Sports 800 aujourd’hui

La production de la Sports 800 a duré 4 années de 1965 à 1969 avec seulement 3.131 exemplaires fabriqués pour le marché intérieur japonais. Toutefois, environ 300 exemplaires furent spécialement fabriqués en conduite à gauche pour les membres de l’armée américaine d’occupation Okinawa, qui les ramenèrent aux Etats-Unis dans leurs bagages. Aujourd’hui, les spécialistes Toyota estiment que seulement 20% des Toyota Sports 800 ont survécu, la plupart localisés au Japon. La Sports 800 est donc une véritable rareté … à fortiori en conduite à gauche. En clair, si vous vous mettez en quête d’une Sports 800 après la lecture de cet article, il vous faudra très probablement voyager !

Toyota Sports 800

Au delà de son originalité et de ses qualités propres, cela la rend d’autant plus désirable pour tout collectionneur souhaitant sortir des sentier battus. La voiture est vive, légère et rapide, la mécanique est fiable, simple à maintenir même si il faudra faire venir des pièces du Japon si vous devez refaire le moteur…

La cote
Difficile de parler de cote sur un marché aussi restreint. Les transaction sur les Sports 800 s’étirent de 50.000 à 70.000 euros. C’est cher et à la fois pas cher, si l’on compare avec la cote de sa grande soeur 2000 GT qui tutoie le million d’euros ou même certaines « stars » du monde de la collection.

Toyota Sports 800

Notre choix
Probablement difficile voire impossible de trouver une conduite à gauche sur le marché. Notre choix ira donc à une « japonaise » en conduite à droite, malgré les inconvénients pratiques (mais ce n’est pas pour en faire un daily driver). Nous choisirons un modèle complet, aussi proche que possible de l’origine, et en bon état compte-tenu de la rareté de la chose …

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3 comments

  1. Bonjour,

    Plus une question qu’un commentaire, mon retour en France se dessine, actuellement expat au Salvador, je possède une Toyota Corolla de 1976, j’aimerais beaucoup rentrer avec et j’ai qq questions, y aurait-il une une âme charitable pour m’aider ? Merci 🙂

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